jeudi 2 novembre 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 28/7 et le 3/8)

- Yves Ravey, Bambi bar, Minuit, 2008
- Joseph Conrad, Typhon, traduit par André Gide, Hachette, "Bibliothèque verte", 1947 (Gallimard, 1923)
- Pierre Vidal-Naquet, L'affaire Audin (1957-1978), Minuit, 1989

1- Un livre dont je ne sais pas quoi penser, qui passe, du point de vue du narré, comme un téléfilm, avec quelque chose qui travaille l'écriture, mais sans doute déjà dans l'oubli. La novella. Lire un autre Ravey, pour voir.
2- Je ne suis quand même pas tellement un lecteur de romans.
3- L'étonnement de trouver Conrad en bibliothèque verte, avec le nom du traducteur. Le goût pour ces vieilles éditions jeunesse.
4- Un typhon comme argument, le récit court, et cette densité caractéristique, qui prend le lecteur dans son bouillonnement ("Mais la force inquiète des flots, mais leur courroux impondérable, le courroux qui passe et retombe et n'est jamais apaisé, le courroux et l'emportement passionné de la mer, voilà ce qu'il ne lui avait jamais été donné d'entrevoir." - 35). Un rythme comme un grande vague, fiévreuse et onirique, ("[...] et la vibration profonde de l'échappement semblait l'inquiet barrissement d'une créature marine, impatiente de reprendre le combat." - 152), qui se met en place et se désagrège ("Cela faisait un drôle d'effet de revoir à la lumière du soleil toutes ces faces ravagées aux yeux hagards" - 184). Une prose presque hypnotique, souterraine, qui vous prend dans ses remous, sursauts qui provoquent la rupture de l'attention au récit.
5- En écho avec le livre de Michèle Audin, Une vie brève (Gallimard, 2013), qui est une vraie réussite, avec la distance nécessaire et en même temps ce qui touche et empoigne dans cette biographie du père, ce livre d'histoire contemporaine engagée, cette enquête judiciaire, en face de la raison d'état, en plein conflit algérien - le livre a paru pour la première fois en 1958 - (en écho aussi, La Question d'Alleg, Minuit, 1961), et c'est remarquable. L'Histoire comme quelque chose qui ne se referme pas, reste brûlant, selon l'éclairage, et ce en quoi on, justement, doit continuer à l'apprendre, à la regarder.

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